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L’abbé Pialat (1755-1820)

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Gérard Cholvy, Mémoire et Révolution. L’abbé Pialat (1755-1820), itinéraire d’un prêtre réfractaire en Cévennes, Brignon, Éditions de la Fenestrelle, 2016, 133 p. ISBN : 979-10-92826-46-3. 15 €. Bibliographie et index nominal.

Extraits

Le legs de la Révolution est ambigu. Il se révèle, on l’a vu, riche de souvenirs contrastés. Il arrive que les historiens se laissent entraîner à porter, d’un côté ou de l’autre, des jugements dépourvus de la distance critique souhaitable. […] À fortiori ceux qui écrivent sans prétendre respecter les canons de la discipline historique. Un exemple précis nous a été donné avec la controverse opposant deux mémoires, celle de deux Viganais, le catholique Philippe Sénart et le protestant André Chamson. Ceci se passe en 1979. Le premier publie « La Montagne blanche ou une Vendée cévenole » dans la Revue des deux mondes. Il entend répondre au Sans Peur et les brigands au visage noir qu’André Chamson vient de publier chez Plon. Il évoque « le saint abbé Solier »… : « Ma grand-mère racontait sous quels déguisements il venait célébrer la messe au Vigan et comme il faisait faire la première communion aux enfants dans les caves ». Et Sénart de louer « un catholicisme athlétique qui s’affirmait naguère encore dans les processions publiques de la Fête-Dieu et du Vœu de Louis XIII […]. Réplique d’André Chamson : « une Montagne blanche dont nul dans nos pays n’a jamais entendu parler ». Il y a seulement « des terres blanches autour de Sumène, de Notre-Dame-de-la Rouvière, de Saint-Martial ». « Vous vous appuyez pour avancer cette erreur sur l’autorité d’un professeur d’université [Philippe Joutard], cévenol et protestant, mais pour un quart de son ascendance, catholique pour les trois quarts et qui fut élevé chez les jésuites ! […] Par un même glissement des réalités, vous racontez la bagarre de Nîmes comme vous raconteriez une Saint-Barthélemy renversée. Ce n’a pas été un massacre mais une bataille. Les morts n’ont pas été d’un seul côté, comme en 1572. En réalité, ce dont vous n’êtes pas guéri, c’est que les Cévennes toutes entière ne soit pas restées dans la foi catholique ou n’y aient pas été ramenées ». Ou du choc des mémoires avec appel aux grands-mères chez l’un et l’autre protagoniste. Des mémoires riches en souvenirs contrastés.

Table des matières

Préface de François Pugnière

Avant-propos

1. Une France du refus : résistances populaires à la persécution religieuse sous la Révolution française

2. Des années d’errance

3. Sur une frontière religieuse, l’activité pastorale d’un prêtre clandestin

4. L’attitude des populations

5. Le poids du souvenir. À l’origine des deux France

Bibliographie

Index

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