Disparitions

Disparition de Claude Coquard

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En apprenant le décès de Claude Coquard, ce cinq septembre, j’ai personnellement éprouvé le sentiment d’avoir été injuste envers lui.

Claude, notre ancien trésorier, s’était activé comme un beau diable pour accompagner notre réinvestissement collectif dans la Société des études robespierristes. Il faisait partie de ceux qui ont assumé les tâches les plus ingrates dans des moments difficiles, bien avant que la SER ne connaisse des jours meilleurs, qu’elle ne réussisse des initiatives publiques et pédagogiques, qu’elle élargisse sa palette scientifique, qu’elle améliore ses conditions de fonctionnement et ses équilibres financiers.

À l’époque où la Société et ses Annales historiques ont failli disparaître sous leur passif cumulé, l’ironie de ce vieux militant laïc était sans appel : il n’y aurait pas de miracle. Ce n’était prévu ! Claude a été de ceux qui, CA après CA, AG après AG, ont eu la franchise de marteler les dures vérités d’une comptabilité simple mais robuste : à continuer ainsi, nous n’y arriverions jamais. Il fallait réduire les dépenses et dégager des ressources. Il fallait commencer par puiser dans nos réalisations passées pour réinvestir la scène publique. Donnant l’exemple, avec les moyens du bord, Claude s’attela ainsi à la rédaction des tables du (premier) centenaire de notre revue. Sans perdre la boussole d’un orientation vers un public large, il se comportait dans notre petit milieu comme un de ces juges de paix révolutionnaires qu’il avait minutieusement étudiés avec Claudine : il envisageait ce qui était vrai ou vraisemblable et tranchait. De surcroît, sans avoir à rendre la justice, il lui fallait refuser de prendre parti dans ces querelles personnelles qui s’accroissent toujours quand les choses vont mal. Il savait s’en tirer par cet humour à froid qui le caractérisait ! Après avoir beaucoup discuté avec la plupart d’entre nous de ce qu’il faire pour durer, Claude s’est ensuite retiré, sur la pointe des pieds, dans une discrétion qui, fondamentalement, lui plaisait. Je crois que nous aurions été bien inspirés de lui en rendre hommage plus tôt !
Bonne route à toi, Claude, et toutes nos amitiés à Claudine, à Olivier et à chacun des tiens !

Serge Aberdam

Le Blogue animé par Claude Coquard, «Révolution, justice de paix et société» reste accessible.