La Révolution à la une

Gouverner avec la Peur, 1793-1794

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Gouverner avec la Peur, 1793-1794 : La Terreur

Intitulés « Gouverner avec la peur », une première série de panneaux, exposés dans le couloir Saint-Jacques, ont été réalisés en 2017 par des étudiants de Licence 3 d’histoire. Élaborés à partir d’images venant de la collection du musée Carnavalet-Histoire de Paris, ils montrent que la Révolution rappelle non seulement d’anciennes peurs, mais en fait apparaître d’autres, justifiant en particulier la dérive autoritaire de la Première République en 1793. Ces panneaux expliquent aussi comment le mythe de la « Terreur » est inventé au printemps 1794 pour sortir de la crise et instaurer un régime plus conservateur, témoignant ainsi de la capacité du mot à brouiller l’histoire, se mettant ainsi au service du « retour à l’ordre ».

La Terreur. Dans le monde entier, ce simple mot convoque encore un imaginaire chargé de fantasmes, encombrés de la guillotine, de la figure de Robespierre et de sans-culottes avides de sang. Or parfois, les mots empêchent de penser l’histoire. Qu’y-a-t-il donc derrière la « Terreur » ? Pourquoi cette émotion, ressurgissant aujourd’hui dans le discours du « terrorisme », s’est-elle imposée pour qualifier une période de l’histoire de France ? Entre 1793 et 1794, les émotions collectives devinrent de puissantes armes politiques. Si les peurs justifiaient la répression, les joies pouvaient, au contraire, nourrir les luttes et les rêves. Au fil de deux parcours parallèles, est proposée une réflexion sur le rôle des émotions dans cette période de guerre civile.

1792-1794, Peurs et enthousiasmes : De l’usage politique des émotions

Intitulé « Peurs et enthousiasmes », un second parcours, présenté dans les vitrines de l’espace d’exposition, questionne ce lien entre émotions et gouvernement révolutionnaire en mettant en valeur les riches collections de la BIS ainsi que celles de la bibliothèque de l’ancien Institut d’histoire de la Révolution française. À travers une affiche, plusieurs estampes, mais aussi des extraits des délibérations des sections de Paris et d’un journal d’émigré, ou, enfin, un calendrier républicain, l’exposition propose une plongée dans les émotions collectives entre 1792 et 1794. Leurs usages politiques sont multiples. Les autorités utilisent les peurs pour galvaniser les révolutionnaires ou semer l’effroi parmi leurs ennemis. Les sans-culottes y voient quant à eux une manière d’entretenir le courage et l’énergie dont ils ont besoin pour défendre la République. Depuis l’étranger, les émigrés contre-révolutionnaires sont, quant à eux, imprégnés de la terreur de la Révolution. Ces peurs sont donc devenues si cruciales qu’à l’été 1794, lorsque les Républicains conservateurs éliminent Robespierre et ses proches, ils se justifient en saturant la parole politique du mot « Terreur », appelant à un nouvel ordre politique, social, mais aussi émotif : ce sera le Directoire.

Exposition en ce moment à la Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne
17 Rue de la Sorbonne, 75005 Paris

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