Les répliques du séisme provoqué par la Révolution française ont été ressenties durablement par les contemporains, et ce dès ses origines mais aussi au-delà. On les a étudiées dans les champs du politique, du social, de l’économique, et du culturel. Mais qu’en est-il dans le domaine spécifique du littéraire et dans le cas particulier des vers ? Quel rôle ces derniers ont-ils joué dans la diffusion et la commémoration de la Grande Révolution, de ses événements ou de ses grands personnages ? Les vers étaient presque omniprésents pendant la période d’étude – pensons aux odes, aux hymnes, aux chansons et au théâtre en vers.
Ce volume collectif étudie de près comment les vers ont participé à forger une, voire des mémoires de la Révolution tout au long de la période de 1789 à 1848, en France aussi bien qu’à l’étranger. Ce faisant, il jette une lumière nouvelle sur l’engagement politique des écrivains et sur leur contribution à la Révolution en tant que « lieu de mémoire ».
SOMMAIRE :
Introduction : L’Écrivain dans les révolutions
Jérémy Decot, Clare Siviter
Première partie. Les frères Chénier : vécu et mémoire différenciés de l’épisode révolutionnaire
– Entre Pindare et Archiloque : les frères Chénier, poètes de la Révolution
Thibaut Julian
– Les Hymnes de Marie-Joseph Chénier
Gauthier Ambrus
Deuxième partie. Le temps court de la mémoire de la « Grande Révolution »
– Chanter le culte des martyrs : fraternité affective et engagement révolutionnaire
Geneviève Boucher
– Déplacer et replacer la poésie révolutionnaire entre la France et l’Italie : le cas de Giovanni Fantoni
Erica J. Mannucci
– La Révolution dans la satire politique entre Thermidor et l’Empire
Pierre Blanchard
– Lyrisme politique et inquiétude lyrique : l’expérience poétique de Lacombe Saint-Michel sous la Révolution et l’Empire
Louis Hincker
– Dans le public et dans le privé : les vers et l’engagement à l’époque napoléonienne
Clare Siviter
Troisième partie. Le temps long de la mémoire révolutionnaire, en France et au-delà
– « Si mon vers est trop cru, si sa bouche est sans frein, / C’est qu’il sonne aujourd’hui dans un siècle d’airain.» Modalités du symbolisme dans les Iambes (1831) d’Auguste Barbier
Laetitia Saintes
– Chanter la Révolution de 1815 à 1848 : la place de Béranger
Sophie-Anne Leterrier
– Autopsie de la « Révolution » allemande de mars 1848 dans la poésie de Georg Herwegh
Patrice Adico