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Jacques Bernet, Regards croisés sur le siège controversé de Valenciennes en 1793

 

BERNET Jacques (éd.) ; GUIGNET Philippe (coll.)
Regards croisés sur le siège controversé de Valenciennes en 1793
Valenciennes : Cercle archéologique et historique de Valenciennes, 2021, 196 p.
Collection Mémoires – Cercle archéologique et historique de Valenciennes ; tome XV

De tous les sièges subis par Valenciennes à l’époque moderne et révolutionnaire, celui de mai à juillet 1793 fut le plus long, le plus meurtrier et le plus destructeur. Il fut aussi en son temps le plus controversé, car les conditions de reddition de la place, non sans soupçon de trahison, après trois mois de siège dont 43 jours de bombardement intensif, firent d’emblée débat, tant apparut dommageable la perte d’une ville passant pour un verrou essentiel dans la défense de la frontière du nord contre la coalition des “armées combinées”.

Dès le lendemain de l’événement, des acteurs de premier plan tirent à apporter leur éclairage sur cet épisode politico-militaire majeur. Le militant jacobin compiégnois Pierre-Marie Desmarest, engagé comme volontaire dans un bataillon de la Charente et ayant joué un rôle politique important dans la ville assiégée, publia en octobre 1793 un Précis historique du siège de Valenciennes rejoignant largement les justifications politiques et militaires présentées par les représentants en mission Cochon et Briez, présents pendant le siège, dans leur rapport à la Convention du 6 août 1793, ou par les chefs militaires, tels le général Ferrand commandant de la place ou le capitaine du génie Dembarrère.

Un an plus tard, Valenciennes libérées par la victorieuse contre-offensive des armées républicaines réintégrait le territoire national et le regard porté sur le siège de 1793 était tout autre. La Convention finissante déclara solennellement, le Vendémiaire an IV [11 octobre 1795] ” que la reddition de a place de Valenciennes ne peut être attribuée qu’au malheur des circonstances et qu’il n’y a pas là motif à l’inculpation contre la commune de Valenciennes pour raison de cet événement et que cette commune a bien mérité de la patrie”. Dans l’esprit de cette pleine réhabilitation, l témoignage bien postérieur d’un autre acteur du siège, le bonapartiste Arnaud Texier de La Pommeraye, dans sa relation du siège et bombardement de Valenciennes en mai-juin-juillet 1793 parue à Douai en 1839, s’efforça de démontrer combien la magnifique résistance de Valenciennes avait coûté à la coalition, expliquant de l’aveu même du duc d’York, l’échec de sa campagne dans le Nord de de la France en 1793.

À partir de ces récits vivants et de leurs regards croisés, le lecteur pourra mieux comprendre les périphéries et les enjeux d’un moment mémorable de l’histoire valenciennoise. (4e de couv.)