Le 30 novembre 1793, la cathédrale de Clermont-Ferrand résonne des discours patriotiques qui installent le culte civique de la Raison sous l’égide de trois représentants montagnards du peuple. Brûlement de statues de saints en place publique et charivaris anticatholiques s’ensuivent. Le moment bat en brèche l’emprise du clergé sur la ville et révèle ses divisions sociales et idéologiques. Le culte de l’Être suprême clôt, en juin 1794, cette parenthèse déchristianisatrice avant que l’Empire puis la Restauration ne rétablissent l’union entre l’Église et l’État.
Professeur d’histoire moderne à l’université Clermont-Auvergne, membre senior de l’Institut universitaire de France, Philippe Bourdin est spécialiste de l’histoire politique et culturelle de la Révolution française et du premier Empire, sur lesquels il a publié plus d’une quarantaine d’ouvrages.