Les penseurs libertaires et anarchistes dans leurs réflexions politiques ont eu à cœur d’évoquer le droit et d’appréhender son histoire. Mais, face à une conception du droit fondée sur une acceptation, plus ou moins consciente, de la notion d’État, sanctionnant le droit via une violence légitime dont il a le monopole, ils ont recherché dans les marges, temporelles et spatiales, les formes de droits non étatiques, ce « ius » qui n’était pas lex. À cette occasion, ils se sont tournés vers l’histoire, et particulièrement l’histoire du droit et des institutions, et les autres sciences de l’homme, anthropologie et ethnologie, appliquées aux concepts juridiques. C’est la place de ce regard, vers le passé ou vers les marges contemporaines, et sa méthode au sein des pensées libertaires que nous souhaitons interroger.