Entre la Paix d’Utrecht de 1713 et la Paix d’Amiens de 1802, les traités franco-britanniques, qu’ils soient d’alliance, de paix, d’amitié ou de commerce, offrent une perspective originale pour comprendre les relations entre les deux pays au XVIIIe siècle.
Ainsi, en mettant au cœur du questionnement la recherche de l’entente, et non la sempiternelle rivalité, les études réunies dans ce volume ont pour ambition de contribuer au renouvellement actuel des études franco-britanniques. Qu’ils soient signés, avortés ou bafoués, ces accords engagent et mobilisent des acteurs très divers, bien au-delà des seuls cénacles diplomatiques, et deviennent de véritables affaires nationales.
Analyser la cristallisation des opinions aux temps de négociations des traités conduit ainsi à évaluer la place, accordée, revendiquée et occupée, par les sujets / citoyens dans la formulation de la politique des Etats. Il s’agit aussi de comprendre comment la politique extérieure est reçue, commentée, et interprétée par des protagonistes aussi dissemblables que les parlementaires, les manufacturiers ou les publicistes.
Quel est le rôle de la référence à la nation et à l’étranger dans des contextes sociaux et spatiaux variés ? Dans quelle mesure la Révolution française marque-t-elle une rupture dans cette histoire de longue durée ? La conjonction des histoires économique, culturelle et politique, la variation des observatoires, de la Normandie au Pas-de-Calais en passant par Paris, de Londres à Manchester jusqu’à Dublin et la mise en perspective séculaire permettent d’interroger la vision a-historique d’un couple franco-anglais toujours antagoniste.