Journée d’étude, 13 décembre 2017, Clermont-Ferrand
Présentation
Inspirés par les frères Moraves, Bosc, Brissot, Lanthenas, Bancal des Issarts, le couple Roland rêvaient en 1790 de créer sur le sol national, moyennant l’achat de biens nationaux, une cité idéale. Ce « centre de Lumières et de communication » aurait uni des philanthropes au nom de la liberté, de la philosophie, et pour l’utilité du genre humain. Il aurait attiré travailleurs de la terre et des manufactures, et chacun aurait aimé y retrouver ses congénères dans les lieux de sociabilité privilégiés du siècle : le café, la bibliothèque, le club patriotique, l’imprimerie, l’école des futurs « apôtres de la liberté ». Après avoir envisagé les contrées sauvages des États-Unis, qui semblaient idoines à cette grande entreprise, ses promoteurs hésitaient entre l’Auvergne et la Bourgogne … À plusieurs décennies de là, le député girondin et régicide Pénières, ancien rapporteur du comité colonial de la Convention, frappé par les proscriptions de la Restauration, voguera pour la Floride pour fonder, avec la protection de La Fayette et de Madison, une colonie française sur les rives du Tombegbby, un « comité Marengo » qui se donne pour capitale Aigleville. Souvenirs de la Révolution et de l’Empire se mêlent alors pour refonder sur des territoires vierges ce que les monarchies européennes ont rendu impossible, pour y réunir ceux qui ont cru en un autre avenir, législateurs, militants comme militaires. Entre ces deux moments, et durant la Révolution-même, plusieurs formes de communautés utopiques ont poursuivi leurs cours ou ont été tentées, aussi diverses que le groupe convulsionnaire catholique et républicain des fareinistes, ou les communautés éducatives, dont la plus connue est celle mise en place par Léonard Bourdon.
La journée d’étude se propose d’étudier les sources philosophiques et littéraires dont se revendiquent les fondateurs de ces communautés, leur implication dans la Révolution ou l’Empire, la manière dont ils conçoivent leur organisation, leur recrutement et leur développement, les références qu’ils maintiennent (ou pas) aux événements français, les liens qui existent entre leurs aspirations et les installations collectives à l’étranger, notamment en Amérique du Nord, ou les colonies utopistes de la première moitié du XIXe siècle (Owen, Fourier, Cabet).
Informations complémentaires
Cette journée d’étude de la Société des études robespierristes, co-organisée par Philippe Bourdin et Côme Simien, est soutenue par le Centre d’Histoire « Espaces & Cultures » (Université Clermont-Auvergne).
Les propositions de communication doivent être envoyées avant le 30 juin 2017 à l’adresse suivante : come.simien@gmail.com