Lumières, n° 23, «La cause des femmes au XVIIIe siècle», Marie-Lise Paoli & Dominique Picco (dir.), 22 €, [Presses universitaires de Bordeaux->].
Extrait
Le propos de ce numéro n’est pas de revenir sur les réalités sociales de la condition féminine en proposant une galerie de portrait de femmes du XVIIIe siècle sous forme de biographie individuelle ou collective ou encore de portrait de groupes sociaux ou intellectuels au sein de l’Europe des Lumières, dans un pays ou un espace spécifique. L’objectif est plutôt de repérer des prises de conscience de l’injustice faite aux femmes et de la nécessité d’y remédier et donc d’abonder la réflexion sur ce siècle en tant que moment particulier dans l’histoire de l’émancipation des Européennes. Des textes de toute nature, — romans, libelles, traités, écrits du for privé — mais aussi des images émanant d’hommes et de femmes, portent en effet en eux les traces d’une prise de conscience neuve, voire d’une véritable dynamique d’émancipation, émergeant au milieu d’un discours dominant très conservateur. Nombre de ces textes suggèrent une réflexion proche de la notion de genre : les différences entre hommes et femmes sont alors pressenties comme un conditionnement social et non plus comme une donnée biologique ou comme un invariant de la «nature» féminine.
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Lumières, n° 24, «La condition des femmes dans l’Europe du XVIIIe siècle», Marie-Lise Paoli & Dominique Picco (dir.), 22 €, [Presses universitaires de Bordeaux->].
Extrait
Au siècle des lumières, la place subordonnée des femmes dans la société est donc liée aux théories en vigueur sur la nature féminine, à leur absence de droits, à leur situation au sein de la hiérarchie sociale, aux représentations véhiculées par la littérature mais aussi, à leur éducation déficiente. Les articles de ce numéro de Lumières, analysant des écrits de toute nature, romanesque ou théâtral, philosophique ou pédagogique, journalistique ou médical, abordent de façon plus ou moins centrale la question éducative. Si l’étroitesse de cette dernière se retrouve dans tous ces textes, émanant d’hommes et de femmes, étudiés dans ce volume, les interrogations et les solutions varient. La condition féminine est-elle finalement le résultat d’une mauvaise éducation, ou bien faut-il renverser le paradigme ? Finalement, en matière d’éducation, les critiques sont nombreuses et les propositions concrètes rares, les auteur-e-s restant le plus souvent au niveau de généralités assez floues : comme l’écrit Martine Sonnet, il s’agit bien de « Lumières tamisées »* en ce domaine.
* Martine Sonnet, « Une fille à éduquer » dans Georges Duby, Michèle Perrot, op. cit., éd. 2002, t. 3, p. 138. Voir aussi Aurélie du Crest « Le pâle éclat des Lumières sur la question de l’éducation féminine à la veille de la Révolution » dans Patrick Chariot, Eric Gasparini, op. cit., p. 123-141.
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